L'intention en islam

Publié le par abou 3abdilah a_Tounsi


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La signification de la sincérité

Q : On a posé la question au cheikh : que signifie la sincérité (ou pureté de l’intention) ? Qu’en est-il d’une personne qui recherche – dans son adoration – autre chose (que l’agrément d’Allah) ?

 

R :La sincérité pour Allah le Très-Haut (Ikhlâs) consiste à ce que le serviteur cherche par son adoration à se rapprocher d’Allah, exalté Soit-Il, et à être comblé de Ses bienfaits.

Si le serviteur recherche autre chose par son adoration, alors il faut distinguer les cas suivants :

 


Premier cas : Chercher par ce moyen à se rapprocher d’un autre qu’Allah le Très-Haut et à bénéficier des éloges des hommes pour ses actes. Ceci annule l’acte et fait partie du polythéisme. Dans le Sahîh Al-Bukhârî, selon un hadith d’Abû Hurayra, qu’Allah l’agrée, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :

 

 

« Allah le Très-Haut dit : “Je me passe largement d’être associé à quelqu’un. Quiconque accomplit un acte dans lequel il M’associe quelqu’un, Je le délaisse, lui et son associationnisme”. »1

 


Deuxième cas : Chercher par se moyen à atteindre quelque avantage de ce bas monde comme le pouvoir, la renommée, les richesses, sans chercher à se rapprocher d’Allah le Très-Haut par cette adoration. Cet acte est nul, et ne le rapprochera pas d’Allah le Très-Haut :

 

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« Ceux qui veulent la vie présente avec sa parure, Nous les rétribuerons exactement selon leurs actions sur terre, sans que rien leur en soit diminué * Ceux-là qui n’ont rien, dans l’au-delà, que le Feu. Ce qu’ils auront fait ici-bas sera un échec, et sera vain ce qu’ils auront œuvré. »2


La différence qui existe entre le premier cas et le second est que dans le premier, on souhaite qu’on lui fasse des louanges pour son adoration à Allah le Très-Haut. Quant au deuxième cas, il ne souhaite pas qu’on lui fasse des louanges pour les actes d’adoration à Allah, et cela lui importe peu.

 

 

Troisième cas : Chercher par ce moyen à se rapprocher d’Allah le Très-Haut, et aussi l’avantage matériel qui peut en découler, comme le fait de chercher – en plus de l’intention d’adorer Allah le Très-Haut – à faire de l’exercice physique lorsque l’on accomplit ses ablutions ou à se nettoyer des saletés ; ou profiter du pèlerinage pour visiter les lieux lors du pèlerinage et voir les pèlerins… Tout cela diminue de la valeur de la sincérité. Cependant, si l’intention principale est l’adoration, cette personne ne pourra aspirer à la récompense totale, mais cela n’est pas un péché ou une désobéissance car Allah le Très-Haut dit au sujet des pèlerins :

 

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« Ce n’est pas un pêché que d’aller en quête de quelque grâce de votre Seigneur. »3

 

Mais si l’intention principale n’est pas l’adoration, alors cette personne n’aura pas de récompense dans l’au-delà. Sa seule récompense sera ce qu’elle aura retiré de ce bas monde… et je crains que ce ne soit un péché, car elle aura utilisé l’adoration – qui est le plus noble des objectifs – comme moyen pour atteindre un bienfait futile de ce bas monde. Elle est donc comparable à ceux au sujet desquels Allah a dit :

 

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« Il en est parmi eux qui te critiquent au sujet des aumônes : s’il leur en est donné, les voilà contents ; mais s’il ne leur en est pas donné, les voilà pleins de rancœur. »4

 

 

Dans les Sunan d’Abû Dâwûd, d’après Abû Hurayra, qu’Allah l’agrée : « Un homme dit : « Ô Prophète d’Allah ! Qu’en est-il d’une personne qui à l’intention de participer au Jihâd dans le but d’acquérir quelque bien matériel ? » Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, dit :

 

« Il n’aura pas de récompense. »5

 

Et dans les deux Sahîh d’après ‘Umar ibn ul-Khattâb, qu’Allah l’agrée, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :

 

« Celui dont l’exode (Hijra) avait pour but un bien matériel ou le mariage avec une femme, son exode lui sera compté comme tel. »6

 

 

Si les deux intentions sont à un même degré d’intensité, sans que l’une ou l’autre des intentions ne l’emporte sur l’autre, alors c’est discutable… bien que le plus correct des avis est qu’il n’y a pas de récompense, comme dans le cas où une personne ferait un acte pour Allah le Très-Haut et pour un autre.

 

 

La différence qui existe entre ce troisième cas et le second, c’est que le but matériel, que l’on a vu dans le cas précédent, se produit ici comme une conséquence de l’acte d’adoration, ce que cet acte induit comme bénéfice matériel terrestre.

 

 

Si quelqu’un demande  : quel est le critère permettant de savoir si l’intention majoritaire est l’adoration ou autre chose ?

 

 

Nous répondons que le critère est que si la personne n’accorde aucune importance à tout ce qui se produit en dehors de l’adoration, et ne se soucie pas de savoir si cela s’est produit ou non, c’est une preuve que l’intention majoritaire est l’adoration, et inversement.

 

 

Quoi qu’il en soit, l’intention – qui est la parole du cœur (Qawl ul-Qalb) – est d’une importance extrême et joue un rôle majeur, car elle peut élever une personne au niveau des gens sincères comme elle peut la rabaisser au plus bas. Certains Pieux Prédécesseurs (Salaf) disait : « Le plus dur des combats que j’ai mené contre mon ego est lorsque j’ai voulu l’obliger à être sincère. »

 

 

Nous demandons à Allah – pour nous et pour vous – la sincérité dans l’intention, et la droiture dans les actions.

 

 

  • Fatwa de Cheikh Otheimine,

  • Madjmû’ Fatâwâ wa Rasâ’il ach-Cheikh Otheimine, vol. 1, pages 98 à 100.

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1 Rapporté par Muslim, chapitre de l’ascétisme, n°2985.

2 Hûd, v. 15-16.

3 La Vache, v. 198.

4 Le Repentir, v. 58.

5 Rapporté par Abû Dâwûd, chapitre du Jihâd, n°2516 et Ahmad (2/290,366). La chaîne de rapporteurs de ce hadith comporte un inconnu : Yazîd ibn Mukriz. Voir les annotations d’Ahmad Shâkir dans le Musnad (7887).

6 Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre du début de la création, n°1 et Muslim, chapitre du gouvernement, n°1907.


* * *
Les actes ne valent que par leurs intentions

 

Q : J’ai donné une aumône à une organisation humanitaire par crainte et par honte de mon supérieur hiérarchique au travail. Si ce n’avait été lui, je n’aurais rien donné en aumône, même pas un demi piastre. Est-ce que je mérite une récompense complète pour mon action, comme une aumône que j’aurais donnée à cette organisation de plein gré ?

 

R : Si la situation est telle que tu l’as décrite, tu n’auras aucune récompense pour cette somme car tu n’as pas recherché l’agrément d’Allah, mais plutôt celui de ton supérieur que tu crains. Or, on rapporte authentiquement du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, qu’il a dit :

« Les actes ne valent que par leurs intentions, et chacun ne sera rétribué qu’en fonction de ses intentions. »[1]

 

  • Fatwa du Comité Permanent de l’Iftâ
  • Fatâwâ lil’Ummâl wal Muwadhdhafîn, page 66.
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[1] Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre du début de la création, n°1 et Muslim, chapitre du gouvernement, n°1907.

 


* * *


La prononciation de l'intention

Q : Qu’en est-il de la prononciation de l’intention avant la prière ou les ablutions ?

 

R : C’est une innovation, car cela n’a jamais été rapporté comme venant du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, ni de ses Compagnons ; il est donc un devoir de la délaisser. L’intention se formule dans le cœur (c.-à-d. secrètement), il n’y a donc absolument aucun besoin de la prononcer. C’est Allah qui se charge d’octroyer l’aide.

 

  • Fatwa de Cheikh Ben Baz
  • Fatâwâ-l-Mar’a, page 18.

 

* * *




Les personnes qui utilisent l'islam à des fins personnelles


Q : Quel est l’avis des savants sur les personnes qui utilisent l’islam à des fins personnelles ?

 

R : L’islam est la religion de vérité comme chacun sait, louanges à Allah. En effet, Allah l’Exalté le dit à Son Prophète, prière et salut d’Allah sur lui :

 

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« Certes, Nous t’avons envoyé avec la vérité, en annonciateur et avertisseur. »[1]

 

L’islam est trop cher et noble pour être utilisé à des fins personnelles. Chaque personne qui se dit être sympathisant de l’islam doit être soumise à l’épreuve du terrain (vérifier que ses actes correspondent à ses paroles), jusqu’à ce qu’elle prouve qu’elle est sincère. Les hypocrites (Munâfiqûn) attestent tellement leur attachement à l’islam, que le musulman croit que ce sont eux les croyants, comme l’a dit Allah l’Exalté :

 

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« Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent : ‘Nous attestons que tu es certes le Messager d’Allah’. »[2],

 

puis Allah dit, qu’Il soit exalté :

 

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« Allah sait que tu es vraiment son Messager ; et Allah atteste que les hypocrites sont assurément des menteurs. Ils prennent leurs serments pour bouclier et obstruent le chemin d’Allah. Quelles mauvaises choses que ce qu’ils faisaient ! »[3],

 

jusqu’à la parole d’Allah :

 

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« Et quand tu les vois, leurs corps t’émerveillent ; et s’ils parlent, tu écoutes leur parole. Ils sont comme des bûches appuyées [contre des murs] et ils pensent que chaque cri est dirigé contre eux. L’ennemi, c’est eux. Prends-y garde. Qu’Allah les extermine ! Comme les voilà détournés [du droit chemin]. »[4]

 

Les hypocrites ont l’éloquence qui leur permet de toujours avoir raison auprès des gens qui les écoutent.

 

Dans tous les cas, il n’est pas permis d’utiliser l’islam pour arriver à des fins personnelles ; au contraire, on doit appliquer les préceptes de l’islam pour pouvoir récolter ses fruits comme la victoire et la puissance sur terre, et ensuite, les récompenses de l’au-delà. Allah le Tout-Puissant dit :

 

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« Allah a promis à ceux d’entre vous qui ont cru et fait les bonnes œuvres qu’Il leur donnerait la succession sur terre comme Il l’a donnée à ceux qui les ont précédés. Il donnerait force et suprématie à leur religion qu’Il a agréée pour eux. Il leur changerait leur ancienne peur en sécurité. Ils m’adorent et ne m’associent rien. »[5]

 

 

Et Allah le Tout-Puissant dit :

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« Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons certes, en fonction des meilleures de leurs actions. »[6],

 

  • Fatwa du Cheikh Otheimine
  • Magazine ad-DaCwa, n°1288 du 11/10/1411 H.

 

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[1] La Vache, v. 119.

[2] Les Hypocrites, v. 1.

[3] Les Hypocrites, v. 1-2.

[4] Les Hypocrites, v. 4.

[5] La Lumière, v. 55.

[6] Les Abeilles, v. 97.

 

 

* * *

 

Au sujet de l'ostentation


Q : Qu’en est-il de l’ostentation (Riâ’) ?

 

R : L’ostentation fait partie du moindre associationnisme (Shirk ul-Asghar), car la personne associe dans son adoration à autre qu’Allah. Cela peut atteindre le degré de l’associationnisme majeur. En effet, Ibn ul-Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, a donné «  la faible ostentation » comme exemple de moindre associationnisme. Cela prouve que la forte ostentation peut atteindre le niveau de l’associationnisme majeur.

 

Allah le Très-Haut a dit :

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« Dis : ‘‘Je suis en fait un être humain comme vous. Ils m’a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique ! Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et qu’il n’associe dans son adoration aucun à son Seigneur’’. »1

 

Les bonnes actions sont celles qui sont correctes et sincères ; « sincères » signifie que l’on ne recherche que l’agrément d’Allah, « correctes » signifie qu’elles doivent être conformes à la Loi d’Allah. Tout action dirigée vers un autre qu’Allah n’est donc pas bonne, et toute action transgressant la Loi d’Allah n’est pas bonne non plus et se retourne contre celui qui la commet, car le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :

 

 

« Quiconque accomplit un acte au sujet duquel nous n’avons pas donné d’ordre, son acte est rejeté. »2

 

Il a aussi dit :

 

« Les actes ne valent que par leurs intentions, et chacun ne sera rétribué qu’en fonction de ses intentions. »3

 

Certains savants ont dit que ces deux hadiths sont la balance des actes ; ainsi le hadith de l’intention est la balance des actes du cœur, et l’autre hadith est la balance des actes apparents.

 

 

  • Fatwa de Cheikh Otheimine

  • Fatâwâ-l-’Aqîda, pages 199 et 200.

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1 La Caverne, v. 110.

2 Rapporté par Al-Bukhârî, chapitres des ventes et de l’attachement ferme au Coran et à la Sunna, sans chaîne de rapporteurs (hadith Mu’allaq), et Muslim, chapitre des jugements (18-1718) avec une chaîne de rapporteurs complète.

3 Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre du début de la création, n°1 et Muslim, chapitre du gouvernement, n°1907.

 

 

* * *

 

L'adoration lorsqu'elle est touchée par l'ostentation


Q : On a posé la question suivante au cheikh – qu’Allah élève son degré au niveau des bien guidés : qu’en est-il de l’adoration lorsqu’elle est touchée par de l’ostentation ?

.

R : Il a répondu : l’adoration peut être touchée par l’ostentation de trois manières :


Première situation : Lorsque, à la base, le but de l’adoration est le désir d’être vu par les gens, comme une personne qui prierait Allah afin que les gens le voient et lui fasse des compliments pour sa prière. Cela annule l’adoration.

 

Deuxième situation : Lorsque l’ostentation apparaît en cours d’adoration, dans le sens où le but premier de l’adoration était la sincérité pour Allah, puis l’ostentation est apparue pendant l’adoration. Dans cette situation, deux cas se présentent :

 

Premier cas : Lorsqu’il n’y a pas de lien entre le début de l’adoration et sa fin. Son début est donc valide et sa fin est invalide. Donnons un exemple : un homme possède 100 riyals qu’il veut donner en aumône. Il en donne 50 avec une intention sincère, puis l’ostentation apparaît lorsqu’il donne les 50 riyals restants. Les 50 premiers riyals sont donc une aumône valable et acceptée, quant aux 50 autres, c’est une aumône nulle car l’ostentation s’est mélangée à la sincérité.

 

Second cas : Lorsqu’il y a un lien entre le début de l’adoration et sa fin, dans cette situation, deux éventualités se présentent :

 

1. Première éventualité : La personne rejette l’ostentation et ne s’en accommode pas. Elle veut plutôt s’en débarrasser et la déteste… L’ostentation n’aura alors aucun effet négatif (sur la récompense espérée), car le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :

 

« Allah a pardonné à ma communauté toute pensée pouvant occuper son esprit, tant qu’elle n’est pas mise en pratique ou déclarée. »[1]

 

2. Seconde éventualité : La personne s’accommode de cette ostentation et ne la rejette pas. Dans ce cas, toute l’adoration est annulée, car son commencement est lié à sa fin. Donnons un exemple : une personne commence sa prière avec l’intention sincère de la faire pour Allah le Très-Haut, puis l’ostentation fait son apparition dans la seconde unité de prière (Rak’a). Dans ce cas, toute la prière est nulle, car il existe un lien entre le début et la fin de cette adoration.


 

Troisième situation : L’ostentation fait son apparition après la fin de l’adoration. Dans ce cas, l’ostentation n’a aucun effet sur l’adoration et ne l’annule pas, car cette dernière s’est terminée complète et valide. Elle ne peut donc être gâtée par l’apparition de l’ostentation peu après. Le fait que le musulman se réjouisse du fait que les gens savent qu’il a accompli telle ou telle adoration n’est pas de l’ostentation, car cela est arrivé après l’adoration. De même, la joie qu’éprouve le musulman à accomplir une adoration n’est pas de l’ostentation. C’est plutôt une preuve de sa foi. Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :

 

« Quiconque se réjouit d’accomplir une bonne œuvre, et s’attriste à l’idée d’avoir accompli des péchés, le voilà le vrai croyant. »[2]

 

Cette question[3] a été posée au Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, qui a dit :

 

« C’est la récompense prématurée du croyant. »

.

  • Fatwa de Cheikh Otheimine
  • Fatâwâ-l-’Aqîda, pages 200 et 201.
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[1] Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre du divorce, n°5269 et Muslim, chapitre de la foi, n°127.

[2] Rapporté par At-Tirmidhî, chapitre des troubles, n°2165 et Ahmad (1/26).

[3] Concernant le fait de se réjouir d’avoir accompli une bonne œuvre.


 

* * *

La prononciation de l'intention lors de la prière et les ablutions


Q : Qu’en est-il de la prononciation de l’intention avant la prière ou les ablutions ?

 

R : C’est une innovation, car cela n’a jamais été rapporté comme venant du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, ni de ses Compagnons ; il est donc un devoir de la délaisser. L’intention se formule dans le cœur (c.-à-d. secrètement), il n’y a donc absolument aucun besoin de la prononcer. C’est Allah qui se charge d’octroyer l’aide.

  • Fatwa de Cheikh Otheimine
  • Mukhtârât min Fatâwâs-Salât, page 32.

 

* * *

 

PostHeaderIconLes suggestions sataniques

 


Ne prête pas attention aux suggestions diaboliques


Q : Souvent, on a l’intention de faire une bonne action, puis le diable vient suggérer : « En fait, tu veux que les gens te voient et parlent de toi », et cela nous détourne de la bonne action, alors comment éviter cela ?


R : Il est possible d’éviter cela en demandant à Allah protection contre Satan le lapidé (dire : « A’ûdhu billahi minash-Shaytan ir-Rajîm ») et entreprendre fermement la bonne œuvre sans prêter attention à ces suggestions qui dissuadent d’accomplir de bonnes actions. Ainsi, en s’en détournant et en demandant à Allah protection contre Satan le lapidé, cela disparaîtra par la permission d’Allah.

 

  • Fatwa du cheikh Otheimine
  • Fatâwâ-l-‘Aqîda, pages 347 et 348.

* * *

Penser à l'interdit sans le commettre


Q : Quel est le regard de la religion sur le fait de penser au péché sans le commettre, comme voler ou commettre l’adultère, en sachant qu’on ne le commettra pas, même si on en a les moyens ?

 

R : Tout ce qui passe par l’esprit de l’homme et concerne les idées mauvaises, comme l’adultère, le vol, le fait de boire du vin ou autre, mais n’est pas commis, ne sera pas compté, conformément aux hadiths du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui :

 

« Allah ne punit pas ma communauté pour les idées qui lui effleurent l’esprit, si elle ne les commet pas ou n’en parle pas » [1] et « Quiconque pense à une mauvaise action sans la commettre, alors cette mauvaise action ne sera pas écrite. »[2]

 

Dans une autre variante rapportée par Al-Bukhârî et Muslim, selon Ibn cAbbâs, qu’Allah les agrée :

 

« Elle sera comptée comme une bonne action car elle a été délaissée par crainte pour Moi. »[3]

 

Le sens est donc que celui qui n’exécute pas une mauvaise action par crainte d’Allah, cela lui sera compté comme une bonne action. S’il la délaisse pour d’autres raisons, elle ne sera comptée ni comme bonne action, ni comme mauvaise. Ceci fait partie de la bonté d’Allah et de Sa miséricorde envers Ses serviteurs. Nous Le louons et Le remercions pour cela et il n’y a pas de divinité [digne d’adoration] autre que Lui, ni de Seigneur qui Lui soit égal.

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  • Fatwa de cheikh Ben Baz.
  • Recueil de Fatwas et d‘Articles Divers, tome 5, page 424.
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[1] Al-Bukhârî dans le chapitre du divorce (5269), Muslim dans le chapitre de la foi (127).

[2] Hadith selon Ibn cAbbâs, qu’Allah les agrée : Al-Bukhârî dans les paroles qui adoucissent les cœurs (6491), Muslim dans le chapitre de la foi (131).

[3] Muslim dans le chapitre de la foi (129) selon le hadith d’Abû Hurayra.


* * *

PostHeaderIcon les règles des vœux pieux

 

 

Le voeu est détestable ou interdit

 

Q : Est-il permis de changer l’objectif de son vœu ?

 

 

R : Avant de répondre, je dois dire qu’il est détestable, voire interdit de faire des vœux, car le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, l’a interdit et il a dit :

« Il n’attire pas le bien et c’est la manière par laquelle on obtient de l’avare. »[1]

 

Donc, lorsque le bien souhaité se réalise, ce n’est pas du fait du vœu que l’on a formulé. Beaucoup de gens formulent des engagements d’accomplir ceci ou cela, si Allah le guérit d’une maladie ou s’il retrouve un objet perdu, et si cela se réalise, cela ne signifie pas que c’est l’engagement qui en est la cause, mais cela vient d’Allah, Glorifié, et Allah est bien plus Généreux, et Il n’a nullement besoin d’une condition pour être sollicité.

 

C’est la raison pour laquelle il faut demander directement à Allah, qu’Il soit Exalté, la guérison du malade ou la trouvaille d’un objet, car nombreux sont ceux qui en prennent des engagements, et une fois réalisée leur demande, ils sont paresseux et renvoient à plus tard l’exécution de leur vœu, ou peut-être ils l’abandonnent tout simplement, et ceci est grave. Médite la parole d’Allah le Très-Haut :

 

 

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« Et parmi eux, il en est qui avaient pris l’engagement envers Allah : « S’Il nous donne de Sa grâce, nous paierons, certes, la Zakât, et nous serons du nombre des gens de bien ». * Mais, lorsqu’Il leur donna de Sa grâce, ils s’en montrèrent avares et tournèrent le dos en faisant volte-face. * Il a donc suscité l’hypocrisie dans leur cœur, et cela jusqu’au jour où ils Le rencontreront, pour avoir violé ce qu’ils avaient promis à Allah et pour avoir menti. »[2]

 

Par conséquent, il ne convient pas au croyant de faire des vœux.

 

 

Concernant la question s’il n’y a pas de mal pour quelqu’un de changer l’objectif de son vœu, je dis que si ce dernier le rapproche davantage d’Allah et est plus bénéfique pour Ses serviteurs, alors il n’y a pas de mal à le changer. A l’époque du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, un homme vint le voir et dit : « Ô Messager d’Allah, j’ai fait le vœu de prier dans la mosquée Al-Aqsâ (Jérusalem), si Allah te permet de conquérir La Mecque. » Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, répondit :

 

 

« Fais cette prière ici (dans la mosquée de Médine). »

 

 

L’homme répéta et le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, lui redit la même chose, et à la troisième fois, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, lui dit :

 

 

« Fais comme tu veux. »[3]

 

Cela prouve que l’on peut changer l’objectif de son vœu, si l’on en voit un meilleur.

 

· Fatwa de cheikh Ibn Jibrîn

· Fatâwâ concernant les Femmes, page 68.

 

____________ 

[1] Al-Bukhârî dans le chapitre des serments (6608-6609), Muslim dans le chapitre des vœux (1639-1640).

[2] Le Repentir, v. 75-77.

[3] Abû Dâwûd dans le chapitre des serments (3305).

 


* * *

 

Le voeu est détestable

 

Q : Quel est le regard de la religion sur les engagements pris ; leur non-exécution entraîne-t-elle une punition ?

 



R : L’engagement (pris devant Allah) est détestable puisque le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, l’a interdit. Il a dit à son sujet :

 

 

« Il n’attire pas de bien et c’est la manière par laquelle on obtient quelque chose de l’avare. »1

 

 

Certaines personnes, lorsqu’elles tombent malades, perdent dans une affaire ou sont atteintes d’un mal, prennent l’engagement de faire une aumône ou de sacrifier une bête, si cette maladie, cette perte ou autre disparaissent, et elles croient qu’Allah ne les guérit ou ne fait fructifier leurs affaires que lorsqu’elles formulent ce type d’engagements. Il est cependant obligatoire d’exécuter cet engagement, si c’est un vœu de faire un acte d’adoration, comme la prière, le jeûne, l’aumône, la retraite spirituelle. Mais il n’est pas permis de l’exécuter, si c’est un vœu de commettre un péché, comme un meurtre, l’adultère, boire du vin, racketter les gens ou autre, et on doit expier son serment en nourrissant dix pauvres…, etc.

 

 

On a le choix d’exécuter les vœux d’accomplir des choses permises (Mubâh) comme manger, boire, s’habiller, voyager, ou de ne pas les exécuter, mais dans ce cas, il faut expier ce serment. Si c’est un engagement de faire un acte d’obéissance à Allah, de dépenser pour les pauvres et les démunis, comme les nourrir ou sacrifier un mouton, alors il doit être exécuté dans cet objectif. Si l’engagement est d’accomplir une œuvre pieuse physiquement ou financièrement, comme le Jihâd, le pèlerinage ou la cUmra, il doit être exécuté. Si, de plus, on spécifie un domaine particulier pour son accomplissement, comme (dépenser pour) les mosquées, (acheter) des livres ou (donner à) des projets de bienfaisance, il ne doit être exécuté que dans l’objectif spécifié.

 

 

  • Fatwa de cheikh Ibn Jibrîn

  • Fatâwâ concernant les Femmes, page 67.

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Al-Bukhârî dans le chapitre des serments (6608-6609), Muslim dans le chapitre des vœux (1639-1640)


* * *

Retarder l'exécution des engagements (pris devant Allah)

 

Q : Quel est le regard de la religion sur celui qui retarde l’exécution des engagements pris (devant Allah) après que la condition de cet engagement se soit réalisée ?


Par exemple, j’ai pris l’engagement de jeûner cinq jours pour Allah, si je guérissais de ma maladie. La guérison est venue, mais je retarde le jeûne, sachant que je n’ai pas fixé de date précise pour l’exécution de mon engagement. Dois-je jeûner les cinq jours successivement et faut-il une expiation pour le retard, sachant que je ne renie pas le vœu ?

 

R : Il faut exécuter les engagements pris de faire des actes d’obéissance tels que le jeûne, l’aumône, la retraite spirituelle (al-Ictikâf), le pèlerinage et la lecture du Coran. Si le vœu était conditionné, comme par exemple, à la guérison d’une maladie ou au retour d’un voyage, la personne doit s’empresser de l’exécuter, mais il n’y a pas de péché à le retarder. Par contre, s’il meurt sans l’avoir exécuté, un de ses descendants doit le faire à sa place. Cela étant dit, remplir l’engagement de suite est préférable afin que le musulman s’acquitte de ses devoirs.

 

Publié dans Tawhid (Unicité)

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